Billancourt

Antoine Stéphani, François Bon

Ecrivain(s)

EAN: 9782702207314 2004 80 pages relié plein papier

Résumé

Les trente et une images de Billancourt sont le fruit de plusieurs séances de prises de vues dans l’usine Renault de l’île Seguin. Antoine Stéphani a été parmi les sept photographes autorisés par Renault à pénétrer dans le site fermé. Dans ce haut lieu chargé de la mémoire sociale et industrielle du XXe siècle, il a privilégié avant tout un travail sur l’espace et sur certains des objets qui l’occupent encore. La composition rigoureuse, le rapport de l’espace et de la lumière, son observation détachée révèlent un aspect inattendu du lieu et le font apprécier esthétiquement, indépendamment de son identité et de son histoire. Significatif de l’art de la photographie, le regard ici équilibre information objective et subjectivité.

Par les vues d’Antoine Stéphani, on entre dans Billancourt par d’immenses volumes vides dont la perspective nous absorbe comme dans une cathédrale alors que la lumière se déverse par la verrière. Cohabitent une archéologie sombre, un espace qui semble prêt encore à accueillir les ouvriers et des lieux ressemblant à des compartiments d’un vaisseau intergalactique abandonné. Le présent de l’endroit manifeste par des traces de toute sorte le passé mythique, mais suggère aussi un futur imaginaire.

On y découvre des labyrinthes de tuyauteries, des machines monstres, des machines presque sculptures. Alors que désormais les fonctions de ces installations nous sont inconnues, leur forme élaborée semble absurde. Elles sont devenues des machines dadaïstes, comme autant de métaphores ironiques du mythe de l’ère industrielle. Alignées sur le pont-toit de l’usine-vaisseau, elles semblent attendre un nouveau départ vers le large alors même qu'elles ont disparu depuis.

http://www.samedirouge.net/photo/billancourt